Muriel Kopeliankis : Tous les deux ans, nous réalisons une étude sur l'image du WWF.
Les Français identifient deux grandes associations en faveur de la protection de l'environnement, WWF et Greenpeace. En termes de notoriété spontanée, le WWF affiche la première place avec 59 %.
En notoriété assistée, le WWF obtient 92 %. L'association est perçue comme sympathique, digne de confiance, dynamique, moderne et légitime pour oeuvrer en faveur de la protection de l'environnement (ceci est lié à son expertise scientifique). Le WWF est également considéré comme une ONG optimiste, orientée vers la recherche de solutions et qui ne se contente pas de dénoncer, d'accuser sans proposer de pistes pour résoudre les problèmes.
Le WWF est dans la concertation et la fédération des acteurs en quête de solutions.
Muriel Kopeliankis : Plusieurs types de coopérations sont proposés aux entreprises.
Les partenariats-produits permettent de sensibiliser et de donner de la visibilité aux missions de conservation du WWF et aux grands enjeux environnementaux. Ces produits servent de canaux de communication, ce sont des vecteurs pédagogiques permettant d'éveiller la conscience des consommateurs.
Ces produits participent également à la valorisation d'entreprises engagées et à la mise en avant d'une offre responsable.
On rassure ainsi les consommateurs sur la qualité environnementale des produits. L'entreprise, pour sa part, concourt au financement des actions menées par le WWF. Ce type de partenariat n'entre donc pas dans la catégorie du mécénat mais dans celle du parrainage, avec un contrat de licence de marque.
Muriel Kopeliankis : Les premiers produits partenariat furent, en 1999, Lafuma et Rainett. Ils le demeurent toujours. Le partenariat peut concerner un produit ou une gamme mais pas forcément l'ensemble des produits de la marque.
Muriel Kopeliankis : Au sein du département des relations entreprises, une personne est en charge de l'évaluation environnementale. Le pôle partenariat-produits est également formé à l'éco-conception, et l'équipe est également accompagnée par le directeur des programmes de conservation du WWF et les chargés de mission qui, chacun, ont une expertise propre. Le comité scientifique du WWF vient également nous appuyer dans nos recherches ainsi que notre réseau. On peut faire appel à des experts des autres bureaux WWF puisqu'il en possède dans une centaine de pays.
Muriel Kopeliankis : Les partenariats-produit se sont développés d'abord par opportunité à l'occasion de contacts avec les entreprises. Nous sommes donc présents aujourd'hui dans des secteurs divers et notre souhait est de proposer la licence dans le textile et la puériculture mais également dans l'alimentaire, secteur complexe.
Nous répondons à des demandes et nous prospectons pour multiplier les partenariats avec les marques.
Muriel Kopeliankis : Malheureusement, car nous souhaiterions coopérer davantage avec elles. Les entreprises ne savent peut-être pas assez que WWF propose ce type de partenariat.
Muriel Kopeliankis : Oui, c'est arrivé notamment au regard du principe de précaution, avec un produit qui contenait des nanoparticules dans son processus de fabrication. Aucune méthodologie n'existait pour prouver qu'il n'y avait pas de migration dans le produit final. Cela pouvait donc représenter un risque potentiel. Nous avons donc préféré mettre un terme à la collaboration.
Muriel Kopeliankis : Dans la liste dite "noire" figurent les pétroliers, le nucléaire, l'armement, l'alcool, les cigarettes. Il existe également une "liste grise" - chimie, laboratoires pharmaceutiques, automobile -, avec laquelle, pour l'heure, le WWF ne travaille pas mais dont il suit l'évolution de près. Il est également des catégories de produits comme le fast-food où le risque d'image est grand, surtout pour des raisons culturelles en France.
Muriel Kopeliankis : Le WWF n'est ni fabricant ni distributeur mais dans le cas du co-branding, certaines marques comme Oxford décident de s'afficher quand d'autres préfèrent s'effacer au profi t du WWF. Dans le cas où le WWF endosse la responsabilité du produit, nos critères sont encore plus exigeants. C'est le cas, par exemple, des peluches signées WWF vendues notamment sur notre e-boutique.
Muriel Kopeliankis : Nous allons dorénavant parler de mécénat associé à des coopérations techniques sur des thèmes d'intervention prioritaires, le climat, l'eau, les approvisionnements alimentaires (soja, huile de palme, produits de la mer…) et non alimentaires (coton, papier, bois…). Accompagnées par le WWF, les entreprises s'engagent à réduire leurs impacts environnementaux majeurs. Des objectifs à atteindre sont définis avec des indicateurs pour évaluer la progression des chantiers. Nous travaillons ainsi avec Orange, Castorama, Carrefour, Ikea, Lafarge…
Muriel Kopeliankis : Depuis le Grenelle de l'environnement et la loi NRE, les entreprises paraissent davantage mobilisées et mieux au fait des grands enjeux. Reste que le contexte économique actuel impose des priorités stratégiques qui peuvent s'éloigner des enjeux environnementaux. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Etre partenaire du WWF, c'est non seulement être challengé pour faire avancer l'entreprise sur la réduction de ses impacts environnementaux mais c'est aussi bénéficier de l'aura, du capital de sympathie de la marque WWF. C'est une opération gagnant-gagnant.
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