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Revue des marques : numéro 65 - Janvier 2009
 

Quoi de neuf ? L'alimentation !

Les marques alimentaires doivent se réinventer perpétuellement. L'innovation produit demeure le premier outil de ce processus de créativité. Malgré la crise, le dernier Sial le prouve.

Par Benoît JULLIEN ( ICAAL)

Quoi de neuf ? L'alimentation !
En partenariat avec Disney, le Sial
a mis en avant deux innovations
particulièrement destinées aux
enfants, dont X-Press de P'tit Louis,
un fromage fondu au goût
d'emmenthal en coque à presser

Peut-on encore innover dans le domaine des produits alimentaires ? Par comparaison avec les catégories à la pointe de la modernité (téléphonie, informatique,vidéo…), certains pourraient en douter. Certes, les révolutions techniques et les innovations de rupture s'y sont faites plus rares au fil du temps. Mais le dernier Salon international de l'agroalimentaire (Sial), qui s'est déroulé à Paris aumois d'octobre dernier, a apporté la preuve non seulement du dynamisme économique du secteur,mais aussi de sa capacité novatrice. Dynamisme économique, car, en dépit de l'impressionnante crise qui secouait déjà la planète financière, ce salon, parmi les plus importants du secteur agroalimentaire dans le monde, voyait sa fréquentation augmenter. Capacité novatrice également, car ses allées fourmillaient de produits jamais vus encore, dont une part au moins ne manquera pas de s'imposer dans les habitudes de consommation.

La santé, moteur de l'innovation

A cette occasion, les observations du panorama des innovations alimentaires lancées dans le monde entier, réalisé par XTC World Innovation, servent de trame de fond à l'analyse de ce fourmillement créatif. Leur principale leçon n'est pas une surprisemais présente le mérite de confirmer quantitativement le phénomène: la santé est l'axedynamique du processus d'innovation dans le monde agroalimentaire. Cet axea représenté 25,8 % des lancements observés en 2007, soit plus de quatre points supplémentaires par rapport à 2006. Le mouvement est encore plus fort en Amérique du Nord, puisqu'il devient même le premier moteur de l'innovation, avec 37,7% des lancements. Il y supplante l'axe plaisir, en légère régression à 36 %, lequel reste prédominant en Europe (43,1%) – et biensûr en France en particulier (49,5 %) – ainsi qu'en Asie (48,4 %) et en Amérique latine (33,8%). Dans cette dernière région, on note toute fois un important essor de l'axe forme (22,8%).

Des innovations qui ont réussi

Les Sial d'or récompensent, lors de chaque édition du salon, des nouveaux produits qui ont réellement rencontré le succès dans leur pays, durant les deux années qui se sont écoulées. En voici quelques exemples…

un partenariat qui coule de source !

Cully & Sully : Cette gamme de soupes réfrigérées, fabriquée par la société irlandaise du même nom,a reçu le Global Sial d'or. Particularités :un positionnement premiumet une recette à base de produits frais, sans arôme, ni épaississant artificiel, ni gluten.

un partenariat qui coule de source !

ChocomelHot : Conçues par Friesland Food aux Pays-Bas,ces dosettes de chocolat chaud sont destinées aux cafetières Senseo, à l'image d'un procédé à succès dans le café.

un partenariat qui coule de source !

Amul Sugar Free : Allégée en sucres et enmatières grasses,cette glace indienne de Gujarat Co-op Milk Marketing Federation contient des probiotiques favorables au système digestif.

un partenariat qui coule de source !

Budweiser Chelada : L'américain Anheuser-Busch a lancé au Canada cette bière aromatisée au “Clamato Tomato Cocktail”, une boisson sud-américaine à base de jus de tomate, de limonade, d'épices et de citron vert.

un partenariat qui coule de source !

Terroir Catalan : Le vin adopte à son tour les codes de l'innovation agroalimentaire, notamment en développant des marques, comme ici Terroir Catalan, des Vignerons Catalans.

Le plaisir reste incontournable

Au final, le plaisir reste la première attente que tentent de satisfaire les lancements alimentaires réalisés dans le monde (42%), tandis que, comme la santé, l'axe forme se stabilise, à 13,3%, et la praticité voit sa part diminuer de 22 à 17,7 % entre 2006 et 2007. Enfin, l'axe éthique, bien qu'encore très marginal, entame une percée que l'avenir devra confirmer (de0,9à1,2%). Ce n'est pas en Amérique du Nord que sa part est la plus importante, ni même dans l'ensemble de l'Europe, mais en France, où ce critère est premier dans 2,5% des nouveaux produits. Ces tendances présentées lors du dernier Sial y ont été, dans leur grande majorité, confirmées par les innovations apportées par les industriels. Toutefois, l'analyse de celles-ci permet de compléter le tableau par d'autres enseignements. Le premier est que la composantehédoniquede l'alimentation n'est pas, tant s'en faut, effacée par la montée des préoccupations de santé.
Les nutritionnistes eux-mêmes s'accordent pour la plupart à penser qu'elle est de toute façon un préalable à tout régime équilibré ou approprié au mangeur. Résultat, un nombre important des innovations alimentaires récentes placent le goût, et plus globalement le plaisir sensoriel, au coeur de leur promesse. “Après une période où le tout-tradition était porté par la mode du terroir et de la naturalité”, résume Xavier Terlet, président de XTCWorld Innovation, “l'édition 2006 du Sial s'était tourné en ettement du côté de la modernité. L'édition 2008 a peutêtre présenté le bon cocktail entre ces deux tendances.”

Un “plus produit” à démontrer

Un autre enseignement de sinnovations présentées lorsduSial est que, si la commoditéestpeut-être plus rarement queparle passé le premier paramètre du caractère novateur, elle reste souvent présente comme une composante incontournable de touteoffre nouvelle(voirencadré). Comme si leconsommateur la considérait commeun dû.C'estpeut-êtreaussicequiattend la composante santé. Et c'est un dernier enseignement qui peut être tiréde la vague santé qui déferle sur l'univers alimentaire. Elle ne peut plus se contenter de déclarations d'intention plus ou moins fumeuses. Le produit doit démontrer son apport en la matière. Il peut d'ailleurs le faire de façon très simple, comme c'est le cas des produits qui encouragent leur juste consommation, notamment en fixant un nombre de calories par portion. Ainsi, des snacks sucrés-salés réunis dans un sachet affichent que le contenude celui-ci équivaut à 100 kilocalories. Le produit peut aussi faire sa démonstration en intégrant des matières premières par nature nutritionnellement correctes, au premier rang desquelles les fruits et les légumes. Il peut la faire, enfin, de façon plus scientifique, en annonçant une composante particulière dont l'effet sur l'organisme est démontré (antioxydants par exemple). Dernière tendance, justement très scientifique: la cosmeto-food, dont le succès– en dehors du Japon – reste à prouver, mais qui offrirait à l'alimentation un nouveau champ d'investigation.

Le plaisir d'abord mais jamais sans la praticité

Les grands prix tendances et innovations remis lors du Sial 2008 ont distingué quinze des trois cent cinquante nouveaux produits sélectionnés par un jury indépendant parmi quelque huit cents candidats.

un partenariat qui coule de source !

Culimiel: Ces aides culinaires à base de miel pour plats salés ou sucrés s'accompagnent d'un conditionnement novateur.

un partenariat qui coule de source !

Labeyrie : Leader du saumon fumé et du foie gras en France, la marque a développé un plateau de fruits demer conditionné dans une barquette à étage.

un partenariat qui coule de source !

Doseo : Le stick-dosette n'en finit pas de se décliner, ici pour une gamme de sauces appertisées.

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